LE LABORATOIRE DE RECHERCHE EN SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION DU CELSA
UR 1498

Sur les traces de la naissance du GRIPIC : témoignage d'un acteur "support(er)"

L’idée de ce billet est de témoigner du développement du laboratoire en tant qu’actrice, au contact de la première génération de chercheurs en SIC, puis de leurs successeurs et des membres actuels.

Au moment du lancement du site gripic.fr, il m’est venu l’envie de revenir sur les traces de la naissance du laboratoire éponyme et d’apporter un témoignage sur son essor.

Consciente du fait que la « mémoire vivante », que je solliciterai, en ayant été témoin non des tout débuts du CELSA mais de ses années de croissance, risquerait de construire « un terreau subjectif »[1], j’ai fait appel à d’autres témoignages et relu divers documents institutionnels[2] ou ouvrages et articles de revues répertoriées par notre discipline d’appartenance[3]. Je me dois de préciser cependant que ce billet introductif n’a pas de prétention historique ou disciplinaire. L’idée est de témoigner du développement du laboratoire en tant qu’actrice, au contact de la première génération de chercheurs en SIC, puis de leurs successeurs, devenus mes collègues, avec lesquels nous avons recruté les générations actuelles. Il s’agit donc de donner un point de vue sur la construction d’une équipe, sur sa position et sur son évolution, avec l’envie de voir poursuivies et déployées en de nouvelles directions, avec ses acteurs et ses partenaires, les recherches menées au sein du GRIPIC.

Mon propos s’ancre dans des bribes de souvenirs, des archives, des recueils de récits, des prises de position, qui constituent autant de « traces » à suivre. Je tenterai ici de les réordonner, sans brider ma propre vision de notre discipline de référence, de ses objectifs, de sa mission et de ses ambitions.
Pour rappeler le rôle « pionnier » ou précurseur du CELSA, je m’appuierai sur les écrits de Robert Boure, qui dans le second volet des articles déjà notés[4] parle des « lieux pionniers » d’apparition de la discipline dans l’enseignement supérieur antérieurement aux années 1970, en citant le Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées CELSA (Paris 4). Il évoque aussi les « centres historiques » de la discipline en gestation : le CELSA et Bordeaux 3[5]. Dans le même article, un encadré listant les premiers centres de recherche en information-communication[6] mentionne la création du « Centre de recherche du CELSA Paris 4 » en 1979. Cette date coïncide avec les premières habilitations en information-communication décernées à l’Université Paris 4 pour les formations de licence et de maîtrise en information et communication, obtenues en 1977, de DESS (1981) et DEA (1980) dispensées au CELSA. Robert Boure recense parallèlement cinq premiers DEA à Bordeaux 3, Grenoble 3, Nice, Paris 4 et l’EHESS[7].

Il a fallu ainsi un peu plus d’une vingtaine d’années pour que le CELSA[8], précédemment accueilli au sein de la faculté des Lettres de Paris en 1957-58 pour favoriser l’insertion des littéraires en entreprise, soit inscrit en information et communication.

Les écrits de Robert Boure confortent mes souvenirs de jeune recrutée fin 1977 au service formation continue du CELSA, souvent « invitée » aux réunions animées des personnalités « historiques » des SIC : Charles-Pierre Guillebeau[9], Alain Blondy, Michel Sanouillet, André-Jean Tudesq, Anne-Marie Laulan, Bernard Miège, Michèle Gabay, Jean Devèze, Richard Bouché, Jean-François Tétu, auxquels se joignent un peu plus tard Jean-Baptiste Carpentier, Alex Mucchielli et bien d’autres…. Ils ont été membres, chacun à leur manière, à un moment ou à un autre, consensuels ou divergents, de ce qui sera la SFSIC[10] et le CNU[11], instances associative ou ministérielle, qui ont forgé la discipline et contribué à la reconnaissance d’un domaine de recherche et du champ d’enseignement correspondant. Issus de formations diversifiées[12], ces « historiques » témoignent des racines pluridisciplinaires de notre discipline. Les discussions sont vives tant sur l’ancrage scientifique, les objectifs, les concepts et objets de recherche que sur les positionnements. Il y est déjà beaucoup question en cette période d’ « explosion de la communication »[13]. Ces fondateurs, dont ceux du CELSA, se trouvent au cœur de préoccupations d’insertion professionnelle, correspondant à une évolution socio-techno-économique et à l’émergence de nouvelles pratiques sociales. Ils œuvrent pour répondre à  «une demande politique et sociale »[14], tout en développant une dimension « communicationnelle » d’analyse et de recul critique, ancrée dans les SHS, mais spécifique. Le CELSA et ses acteurs ont toujours reconnu leur attention et leur relation aux pratiques professionnelles et aux logiques sociales qui les animent.

Les phénomènes liés à cette « explosion de la communication » dans les univers politiques, économiques et médiatiques suscitent des enquêtes, études, rapports et recherches sur la publicité, les médias, l’audiovisuel, les relations publiques, commerciales et sociales et les pratiques, objets et usages qu’ils génèrent. Ces travaux de recherche supposent l’accès aux terrains, facilité au CELSA par les relations qui s’établissent dès sa création avec le monde socio-économique à tous les niveaux d’activité. Des chefs[15] ou cadres d’entreprises[16], des experts[17], des syndicalistes[18], des journalistes ou patrons de presse[19] viennent y enseigner. Georges Péninou, Jean Mauduit, Claude Matricon[20], Henri Sigaud, Jacques Coup de Fréjac[21],  pour en citer quelques uns, ont fortement marqué les premières générations d’étudiants. Praticiens et hommes de réflexion, ils ont été associés à la constitution des programmes et pour nombre d’entre eux ont publié des ouvrages ou thèses considérés comme des références[22]. Le futur doyen de la faculté de Lettres et sciences humaines de Paris (1969),  Raymond Las Vergnas, apporte également son soutien aux débuts du CELSA.

Érigé en UFR à dérogations (1971) après la loi Edgar Faure, puis École interne (1985) de l’Université Paris 4 après la loi Savary, le CELSA structure ses premiers diplômes professionnels de second cycle licence et maîtrise en trois filières : relations publiques, relations commerciales et relations sociales, complétées en 1979 par l’ouverture de la formation en journalisme, puis un peu plus tard par les cursus en magistère[23], en multimédias et nouveaux médias, ces derniers accompagnant plus spécifiquement les mutations médiatiques et l’explosion des NTIC. Ces filières sont les socles des spécialités actuelles.

Les premiers cursus de DEA en sciences de l’information et de la communication dispensés au CELSA au tout début des années 1980 se ramifient en trois axes de recherche articulés en ces débuts sur l’analyse des relations publiques, commerciales ou sociales[24], en écho, comme les enseignements à finalité professionnelle, aux phénomènes développés dans le monde socio-économique. Une des particularités de notre DEA a été d’organiser en co-animation les séminaires de recherche, réunissant en duo des enseignants-chercheurs et des professionnels reconnus pour leur réflexivité. Dès l’obtention de ma thèse, j’ai ainsi co-animé le séminaire de l’axe relations de travail avec un syndicaliste[25], chacun jouant sa partition sur le registre universitaire ou professionnel. Plusieurs des diplômés de ces premiers  DEA ont ensuite poursuivi en thèse[26].

L’équipe d’enseignants-chercheurs, peu nombreuse au tout début du CELSA comme dans tous les départements en SIC, s’est à partir des années 80 étoffée. La création de postes, qui a permis le recrutement de chercheurs formés dans notre discipline ou la rejoignant, a été un gage de la reconnaissance par nos instances de tutelle du rôle que pouvaient tenir nos travaux et nos enseignements dans un monde en pleine mutation. Nos collègues, recrutés à cette période, ont contribué à l’édification de ce qui fait le GRIPIC actuel.

Parallèlement, le « Centre de recherche du CELSA », créé à l’origine en interne, a été érigé en 1991 en équipe de recherche labellisée par le ministère de tutelle (ÉA 1498) sous l’intitulé «GRIPIC, Groupe de recherches interdisciplinaires sur les processus d’information et de communication». Lors de la création des écoles doctorales, notre équipe était reconnue en propre comme école doctorale consacrée aux sciences de l’information et de la communication. Elle a été intégrée par la suite au moment du premier contrat quadriennal dans l’Ecole doctorale V « Concepts et langages » de notre université de rattachement. S’étant constituée sous le mandat de Charles-Pierre Guillebeau, l’équipe est dirigée au départ par Jean-Baptiste Carpentier[27], garant d’une vigilance méthodologique adaptée aux différents travaux menés par les chercheurs. Il en confie la direction rapidement à Yves Jeanneret, nommé professeur délégué à la recherche lors de son recrutement au CELSA en 2000.

En 2003, sous la direction d’Yves Jeanneret et à la demande de partenariat de Jean-Pierre Desclés, directeur du LaLIC[28], l’équipe du CELSA va se ramifier.  D’une part, au sein d’une même UMR vont cohabiter le LaLIC et MetaMedia[29], qui sous l’égide du GRIPIC va accueillir, comme le font parallèlement en matière de formation les départements d’enseignement, des recherches consacrées aux mutations induites par l’avènement des NTIC. D’autre part, ICOS rassemble les chercheurs du GRIPIC qui travaillent autour de deux axes : « Sens, signes et influence » et « Organisations, communication et interactions ». Le choix des intitulés, résultant de nombreuses discussions internes, affirme les positionnements conceptuels des chercheurs.

L’expérience de partenariat n’ayant pas significativement généré d’activité commune, la séparation de MetaMedia et du LaLIC, conjointement décidée, est actée en 2005. Elle ne ralentit pas l’activité de notre équipe en réflexion permanente pour affirmer ou faire évoluer son identité et son périmètre, sous les directions successives d’Yves Jeanneret (2000-2007) puis d’Emmanuël Souchier (2007-2013).

À partir de cette période où se renforce le nombre d’enseignants-chercheurs et où s’augmente le nombre des doctorants et de chercheurs associés, l’équipe gagne en extension et en variété de thèmes et d’objets. Elle invite régulièrement des professeurs étrangers[30] et élargit le spectre des conférences données par des chercheurs d’autres laboratoires[31] ou d’autres disciplines. Elle se rassemble autour de lectures et est animée de débats intellectuels féconds. Elle est porteuse de projets soumissionnés.  

Le GRIPIC est fédérateur et permet d’affirmer des visées communes, sans renoncer à la diversité des thèmes pouvant être appréhendés au gré des appétences et des projets, auxquels sont souvent associés, en fonction des thématiques, des chercheurs d’autres laboratoires. Les doctorants participent activement à la réalisation d’études ou recherches, parfois commanditées par des partenaires du monde socio-économique. L’obtention de quelques financements de doctorants dans le cadre de CIFRE ou de bourses ouvre des opportunités d’accès à des terrains et des problématiques spécifiques pour les jeunes chercheurs.

Les périodes de rédaction des contrats quadriennaux (2003, 2008, 2012 : bilan et projet) ont été des moments, obligés mais productifs, de réflexion sur le positionnement et la structuration de l’équipe. D’un contrat à l’autre, le nombre  et les intitulés des thèmes ou des axes ont évolué, tendant à combiner cohérence et extension de la variété des problématiques traitées et à affirmer les positions et postures des membres de l’équipe. Ce qui en ressort de façon globale, c’est la double volonté d’approfondissement et d’élargissement des questionnements soulevés par les « processus d’information et de communication ». Une analyse approfondie « socio-sémio-politique » sur nos évolutions révélerait sans doute de façon hologrammique celles de notre discipline et la façon dont nous nous en sommes emparés pour affirmer notre regard communicationnel et nos « tours de main » méthodologiques qui conjuguent rigueur et créativité. Il faudra un jour dessiner l’arbre scientifique et y inscrire ses fruits conceptuels ou thématiques, eux-mêmes féconds pour de nombreuses recherches[32].

Ceci exige plus qu’un billet testimonial qui me permet de dire que j’ai vu au cours de ces trente dernières années grandir pas à pas le GRIPIC et ses chercheurs et jeunes chercheurs jusqu’à sa pleine reconnaissance en ce moment et que j’ai pu en mesurer la trajectoire ascendante. Il s’agit d’une histoire en train de se faire et n’en sont présentés ici que quelques linéaments.

Mon propos n’est pas de détailler les différents apports de notre équipe en termes de formation doctorale et de production scientifique ni d’évoquer toutes leurs ramifications. Ils seront mis en visibilité dans leur actualité par l’arborescence et les contenus de ce site, dont c’est l’objectif[33]. Je soulignerai seulement que la réactivité, la productivité et l’attractivité attestées de l’équipe résultent de la créativité et de l’exigence de qualité et de rigueur des différents membres qui l’ont créée, animée, suivie et sont à l’heure actuelle rassemblés sous la direction d’Adeline Wrona.

Une success story à poursuivre.

 


[1] Daniel Jacobi, cité par Robert Boure, « L’histoire des sciences de l’information et la communication (3) Postures, concepts et méthodes en débat », Questions de communication, 13, 2008.

[2] Comme les listes des thèses soutenues (malheureusement non répertoriées depuis l’origine), les dossiers d’habilitation et de  contractualisation….

[3] Je me suis référée principalement aux trois articles de Robert Boure consacrés à l’histoire des sciences de l’information et la communication publiés dans Questions de communication, à son ouvrage Les origines des sciences de l’information et de la communication. Regards croisés, Septentrion, 2002, ainsi qu’au numéro 38 d’Hermès consacré aux sciences de l’information et de la communication, coordonné par Yves Jeanneret et Bruno Ollivier.

[4] « L’histoire des sciences de l’information et de la communication (2) Le cas des origines littéraires des SIC », Questions de communication, 11, 2007, p. 262.

[5] Dans son ouvrage Les origines des sciences de l’information et de la communication. Regards croisés, Septentrion, 2002, p. 13.

[6] Créés avant 1980.

[7] Ibidem, p.263.

[8] Le sigle se développe alors ainsi : « Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées ». Il arrive que certaines administrations reprennent ce développement alors qu’en 1985, le CELSA, devenu école interne de l’Université, a déposé son appellation actuelle à l’INPI : CELSA (acronyme) École des Hautes Etudes en Sciences de l’Information et de la Communication.

[9] Fondateur du CELSA, au sein de la faculté des Lettres de Paris, titulaire d’un poste intitulé « sociologie-information et communication de l’entreprise » au CNAM, premier directeur du CELSA lors de sa création en tant qu’UFR à dérogations en 1971 et directeur de la publication Humanisme et Entreprise, créée en 1963.

[10] Le comité des SIC créé en 1972 se transforme en SFSIC en 1977 (source : article de Robert Boure, susmentionné).

[11] La 52e section du CCU, précurseur du CNU, intitulée « Sciences de l’information et de la communication », est officialisée le 20 janvier 1975. 

[12] Yves Jeanneret et Bruno Ollivier dans le numéro 38 de la  revue Hermès évoquent des « philosophes, littéraires, sociologues, historiens » , Robert Boure dans son deuxième article précité ausculte la place des littéraires, p. 16.

[13] Comme la décrivent Philippe Breton et Serge Proulx dans L’explosion de la communication, 1989, 1ère édition, refondue en 2002 et alors intitulée L’explosion de la communication à l’aube du XXIème siècle, Éditions La Découverte.

[14] Cf. Yves Jeanneret et Bruno Ollivier dans l’article introductif du numéro d’Hermès  précité, p. 16.

[15] On peut citer Marcel Bleustein Blanchet (Publicis), François Dalle (L’Oréal), Arnaud de Voguë (Saint-Gobain), Jacques Guggenheim (Locatel).

[16] Comme Denis Simonin, Jean-Pierre Ivaldi (directeur des relations sociales chez RVI, puis chez Chanel), 

[17] On peut citer à ce titre  Raymond Soubie, qui a été professeur associé au CELSA.

[18] Du  MEDEF (antérieurement CNPF), comme Pierre Vallée, ou des centrales syndicales de cadres, comme Ventejol, président du Conseil économique et social et président du CELSA dès 1971, auquel succèdera à cette fonction plus tard Albert Detraz de la CFDT Cadres.

[19] L’aide de René Finkelstein, président de la commission de la carte de presse, a été particulièrement précieuse dans la création de la formation de journalisme du CELSA et de sa reconnaissance par la profession

[20] Auteur du Système marketing et du Marketing du réel.

[21] Considéré comme le père des relations publiques en France, fondateur de l’agence Information et Entreprise devenue plus tard i&e, Jean-Pierre Beaudoin lui a succédé en prenant la présidence d’i&e et en étant un fervent associé des différentes missions du CELSA.

[22] Georges Péninou nous a laissé L’intelligence de la publicité : étude sémiotique, précieusement conservé au CELSA, et Jean Mauduit a soutenu une thèse sur travaux sur le magazine ELLE.

[23] En 1986.

[24] Pour en analyser les « supports, les dispositifs, les situations, les règles, les normes, les messages, les échanges – c'est-à-dire les processus communicationnels objectivés », comme le pose Jean Davallon dans l’article « Objet concret, objet scientifique, objet de recherche » publié dans la revue Hermès précitée.

[25] Raymond Poupard, représentant du CNPF, devenu le MEDEF.

[26] Toutes les thèses n’ont pas été conservées et nos archives sont malheureusement incomplètes, ce qui ne permet pas qu’une liste exhaustive des thèses soit établie.

[27] Directeur adjoint en 1991 puis directeur du CELSA de 1994 à 2004.

[28] L’acronyme signifie « Langues, logiques, informatique, cognition ».

[29] dont l’acronyme signifie « Métamorphoses médiatiques et circulation des savoirs et des pratiques ».

[30] Parmi eux, d’Europe : Axel Gryspeerdt, puis Marc Lits (Louvain), Yves Winkin, puis Sémir Badir  (Liège), Fausto Colombo (Milan), John Tuloch (Lincoln) ; puis des USA : des universitaires de l’Université de Boulder, de l’Annenberg School et de la Northwestern University

[31] Carism, Geriico, Elico, LabSIC, Céditec entres autres.

[32] Ci-après quelques focales : trivialité, récits de la maisonnée et de l’engagement, énonciation éditoriale, portrait et « je-nous », communication des territoires, communication publique et politique, publicitarisation, dépublicitarisation, éthique relationnelle, dispositifs numériques de communication, numérique et journalisme, économie de la renommée, cinéma, industries culturelles, figures médiatiques ou médiatisées, histoire des entreprises et communication, communication de travail, médiations marchandes… cette  ébauche de liste non exhaustive n’est ici qu’indicative et non limitative du fait du foisonnement de projets en cours

[33] Objectifs déjà affirmés par le projet Mediata dont Gripic.fr est issu.

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