Comment les SIC interagissent méthodologiquement avec les sciences du langage

Ma proposition s’intéresse aux ponts établis entre les SIC et les sciences du langage à travers le concept d’Imaginaire. J’ai choisi d’appréhender cette notion à travers l’analyse d’un discours doxique sur le cinéma français actuel rendant compte d’un phénomène de trivialité. La trivialité redéfinit des objets culturels, à travers le prisme de leur mode de circulation, d’appropriation et de légitimation dans la société. L’outil linguistique est mobilisé afin d’évaluer les mécanismes de circulation de la doxa en analysant le point de vue de la réception. L’application de la typologie de l’Imaginaire linguistique à l’objet cinéma montre comment certains discours et donc représentations des professionnels sur des films s’érigent en normes. Ce discours prescriptif sur l’objet cinéma impose un modèle normé de lecture et donc de fabrication. Une enquête qualitative auprès du public et des professionnels - construit sous le modèle de la sociolinguistique pour analyser la variation des usages - montre le processus par lequel les professionnels diffusent ce discours doxique et comment le public le réintègre. Au final, les résultats révèlent une connivence idéologique au sein de la profession qui impose un modèle « prescriptif » immuable, faisant référence au blockbuster américain d’un côté et au film d’auteur français de l’autre. L’imaginaire expose la défense au sein de la profession d’une orthodoxie divulguant une stratégie de conservation afin de maintenir une spécificité culturelle française. Le manque de rupture critique de la presse spécialisée face à cette orthodoxie démontre une complicité sous-jacente entre « gens de métier » liée à des intérêts communs.