LE LABORATOIRE DE RECHERCHE EN SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION DU CELSA
UR 1498
Article

"Le Chemin de Buenos Aires (1927), entre prosopographie des bas-fonds et peinture de la précarité. Une enquête romancée auprès des acteurs de la prostitution moderne"

Cahiers Albert Londres n°2, dir. Sophie Desmoulin, Les Ateliers Albert Londres 2018, 2018, pp. 108-146

En 1927, l’enquête Le Chemin de Buenos Aires, qu’Albert Londres consacre à la traite des Blanches de la France à l’Argentine dans le milieu du proxénétisme, est conçue comme un ouvrage non publié dans la presse. Entre prosopographie des bas-fonds et peinture de la précarité, elle déploie un récit romancé inspiré des acteurs de la prostitution moderne. L’approche prosopographique de terrain réalisée dans l’univers de la prostitution et du proxénétisme international prolonge la pratique méthodique critique et sociale commencée par Londres en 1923 dans les bagnes civils et militaires de la République puis dans le milieu psychiatrique français.

Appliqué à l’étude du thème indésirable de la prostitution ancrée dans les mœurs sociales depuis le milieu du XIXe siècle, le succès de ce grand reportage tient essentiellement au choix d’une forme narrative empruntée au conte satirique et à l’art populaire, à la fable, au mythe social et aux fantasmes d’une époque héritière de la vie de bohème parisienne du siècle précédent. Avec « la traite des Blanches », le travail d’écriture d’Albert Londres s’inscrit au côté de méthodes scientifiques et anthropologiques, dans la lignée d’une nouvelle grille de lecture de la société des bas-fonds, de la transgression, de la marge, de la misère et du crime. […]

 

 

 

 

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