Cet article analyse le traitement médiatique du temps politique, tel qu’il est à l’œuvre dans les chroniques parlementaires publiées par Émile Zola entre 1871 et 1872. Prenant au pied de la lettre le sens étymologique du mot « chronique », la réflexion interroge l’effet exercé par la « matrice périodique » sur le récit au jour le jour de l’actualité républicaine. Au–delà d’un goût revendiqué pour le présent – « Je suis de mon âge », déclare Zola à la lecture des Goncourt – l’écrivain se voit confronté à la nécessité de rendre lisible une temporalité obscurcie par une série de dyschronies, entre procrastination et précipitation, de crise en crise. Face à une vie politique qui semble ne pas trouver son tempo, le journaliste invente une série de ressources rhétoriques adaptées à ce nouveau régime du récit démocratique.
Posté par Adeline Wrona, mis à jour le 14 avril 2014