Au fil de l’histoire, l’écriture n’a cessé d’être un instrument de pouvoir religieux, politique ou culturel. Et elle s’est en “en même temps” révélée être un extraordinaire levier de résistance à la tyrannie, l’aliénation, la disparition ou la mort. Des Carnets de Dreyfus à l’Ile au Diable aux Soldats de papier de Victor Klemperer, du Plancher de Jeannot au Livre de pierre de Fernando Nannetti, on n’en finirait pas de multiplier les exemples de situations où l’écriture se fait l’exorcisme du prisonnier.
Mais cette résistance spectaculaire ne doit pas occulter les propriétés de l’écriture qui, en elle-même, déjà, résiste notamment aux prestiges de l’image par l’ordonnancement du code ou aux séductions de la parole par l’opacité d’un « taciturner » (Quignard). L’écriture a la force différée d’une énergie abréviative. Et si elle est résistance, n’est-ce pas parce qu’elle répond phénoménologiquement à la création d’un double, à l’instauration d’une instance réflexive et critique qui instaure un mode singulier de communication ?
Du voilement du livre aux écritures de la ville en passant par les matérialités du numérique, ces nouveaux Chemins d’écritures nous confronteront à l’empire des modèles, au code et à ses détournements, aux mille et une formes de résistance que l’écriture invente comme autant de pierres d’achoppement dressées contre l’oubli ou l’anéantissement.
Ce séminaire est ouvert aux doctorants et à tout curieux intéressé par l’histoire des écritures.
Posté par Sophie Corbillé, mis à jour le 14 novembre 2020
Séminaire
Séminaire Chemins d'écritures
Lieu :
Organisé par : Emmanuël Souchier et Anne ZaliMaison de la recherche, 28 rue Serpente
75006 Paris
France