LE LABORATOIRE DE RECHERCHE EN SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION DU CELSA
UR 1498
Communication sans actes

Matérialité, formes et pouvoirs du faire-représentationnel du numérique.

Pour une approche méthodique de la représentation des utilisateurs dans les interfaces tactiles.
Inès Garmon, Etienne Candel
Université d'été Ludovia #16 : Numérique et représentations, 20 août 2019, Ax-les-Thermes

Le numérique et ses industries proposent des représentations du monde, des utilisateurs et des objets, à travers des écrans donnés à la manipulation, dans par exemple les cartographies de géolocalisation, les profils de réseaux sociaux, les comptes de sites de rencontre, etc. Cette représentation s’accompagne de discours naturalisants et d’une croyance : la médiation matérielle serait secondaire, négligeable, transparente ; les traces numériques ne seraient pas autre chose que des traces tout court ; et le média ne serait qu’un appareil logistique perfectionné dans la communication, qui pourrait rester impensé dans ses dimensions textuelles et symboliques. Le terme de « numérisation », désormais popularisé, concentre ces représentations ordinaires d’un passage sans médiation du réel au numérique. À l’identité personnelle correspondrait une identité numérique, et le « soi » se verrait simplement doté de nouvelles formes de représentation de l’utilisateur. Le terme de « représentation numérique » rendrait ainsi évanescent le passage à la raison computationnelle (Bachimont, 2010), niant autant les capacités des utilisateurs comme des concepteurs à jouer de l’enregistrabilité en régime numérique, que le pouvoir des plateformes à sur-déterminer le réel social. C’est pourtant dans ces cadres qu’il faut penser la représentation en régime numérique, en prenant toutefois en compte les imaginaires et croyances sur lesquels elle s’appuie.

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