Une façon courante d’aborder les rapports entre la notion de « trace » sur internet et les formes de l’échange social est de considérer que l’espace médiatique du réseau serait mémoire du social, celui-ci s’inscrivant directement dans les objets. La notion de « trace » est ici réinterrogée à partir de la logique de médiation qui caractérise le fonctionnement médiatique et éditorial de sites opérant un traitement des objets du monde (lieux, acteurs, « œuvres ») en enrôlant, impliquant, incorporant leurs traces. La trace se définit alors comme une textualisation d’usages, destinée à intégrer d’autres actions ou échanges par la médiation du dispositif. Le traitement des traces d’usage est analysé à partir des sites de tourisme, qui supposent de nombreuses pratiques (de déplacement, de visite, photographiques, etc.) souvent associées à un souci du témoignage ou du souvenir favorable à l’enregistrement de traces.