LE LABORATOIRE DE RECHERCHE EN SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION DU CELSA
UR 1498
Journée d'études

Déboires de boire

L’eau, boisson à risque ?
ISCC

Projet de recherche FoodRisk

Rapport

Première matinée d’études

11 septembre 2014

ISCC / GRIPIC

 

Résumé 

Dr. Céline Hervé-Bazin, ISCC / CELSA

L’eau est-elle devenue trop risquée à boire ? L’explosion de la vente des eaux en bouteille et des sodas s’accompagne de la confiance sans cesse renouvelée des Français dans l’eau du robinet. Deux phénomènes, deux réalités qui s’opposent au cœur des guerres médiatiques des eaux opposant l’eau du robinet critiquée pour sa qualité et son goût et l’eau embouteillée plus chère proposant des campagnes publicitaires à succès.

Phénomènes marketing, controverses scientifiques et querelles d’experts, pratiques de consommation… L’eau est une ressource placée au cœur des pratiques d’alimentation en tant que boisson vitale indispensable à l’homme, elle cristallise de angoisses, menaces, dangers qui pourraient atteindre au bien-être de l’homme qui la consomme. C’est au prisme du risque que ce séminaire a choisi de déconstruire les discours sur l’eau de boisson qui entraîne bien des déboires de la boire.

La matinée « Déboires de boire » a proposé des interventions à la fois de chercheurs issus de différentes disciplines (histoire, information et communication, sociologie politique) et à la fois de professionnels du monde de l’eau. L’objectif a été de confronter des points de vue et exemples de pratiques de communication dans le secteur de l’eau en particulier dans la construction des risques de boire auprès des différents publics.

La construction des discours sur l’eau comme boisson relève d’une multitude d’enjeux sociétaux, économiques, ou politiques qui se mêlent avec la particularité du statut de l’eau dans notre société. L’eau est identifiée comme un objet de discours particulier, détenant des caractéristiques propres et un objet de querelles, de divisions et d’oppositions où se concentrent des différences de vision sociétale et de valeurs.

Introduction

Prof. Nicole d’Almeida, GRIPIC 

François Allard-Huver, GRIPIC

La matinée d’étude « Déboires de boire » s’inscrit dans le cadre du projet interdisciplinaire FoodRisk. Dans un contexte de doutes sur la composition et la consommation des produits alimentaires, ce projet est consacré aux controverses liées à l'information du consommateur sur les risques alimentaires.  Il s'inscrit dans un travail en cours qui s'attache à mettre en évidence les systèmes et dispositifs d'information construits par plusieurs familles d'acteurs : les industriels de l'agro-alimentaire, les pouvoirs publics et les milieux associatifs/acteurs sociaux.

Le projet souhaite analyser la construction et circulation d'un système de signes et de dispositifs annonciateurs de risques potentiels et prescripteurs de comportements alimentaires adaptés. Le projet de recherche FoodRisk  concerne les rapports entre sciences, techniques et sociétés par l'analyse des processus de construction, reconstruction et déconstruction de l’information alimentaire.

Dans ce contexte, l’eau constitue un objet paradoxal. Elle est à la fois une chaîne de production de plus en plus maîtrisée où les risques diminuent alors que les inquiétudes et la méfiance construites par les médias sont de plus en plus visibles et répétées. L’eau naturelle tant fantasmée n’existe plus, elle est perçue comme naturante, eau pure qui permet d’accéder à l’état de nature alors qu’elle est davantage naturée, industrialisée et façonnée par l’industrie du secteur de l’eau.

L’eau est également considérée comme transparente, elle est cristalline quand en parallèle les associations de consommateurs décryptent sa composition, sa provenance, son traitement signalant l’opacité de procédés industriels qui sont peu connus du public. Ces pratiques relèvent d’un besoin de médiation.

Rapport complet en pièce-jointe.

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