LE LABORATOIRE DE RECHERCHE EN SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION DU CELSA
UR 1498
Article

Armand Gatti. Itinéraire d'une écriture transsibérienne au long cours

Du journalisme. A. G. Cahiers Armand Gatti. Revue annuelle. 4ème numéro sous les directions de Catherine Brun et Olivier Neveux , La Parole errante, Montreuil, 2013, pp. 152-169

Après une aventure périlleuse avec des dompteurs de fauves, récompensée en 1954 par le prix Albert Londres, et faisant suite à son essentielle expérience guatémaltèque comme correspondant de guerre pour Le Petit Parisien libéré (1954), Armand Gatti entreprend un voyage en Sibérie en compagnie du cinéaste Chris Marker.  Pendant que Marker tourne son essai documentaire Lettre de Sibérie (1957), Gatti rédige un grand reportage, « Je reviens de Sibérie », publié dans le journal Libération : le quotidien républicain, du 7 au 20 novembre 1957. Elaboré dans le sillon de son premier succès Envoyé spécial dans la cage aux fauves (1955) et formulé sur le même principe d’un processus d’enquête journalistique, le récit gattien de ce parcours sibérien est le second de ses reportages à être suivi d’une publication enrichie aux éditions du Seuil l’année suivante. Sur la quatrième de couverture de la première édition, les éditeurs ont pris soin de préciser qu’il s’agit du « premier reportage occidental depuis 1917 » consacré à la Sibérie, alors que « pour certains pays comme la Yakoutie, république du froid, que les historiens appellent la ”partie la plus sibérienne de la Sibérie”, il est certainement le premier reportage tout court. » Ainsi, Sibérie, moins zéro plus l’infini (1958) ancre au sein de la bibliographie gattienne un deuxième opus affilié aux meilleurs travaux de reporters de la presse écrite et édité à une époque qui apparaît aujourd’hui comme l’âge d’or du grand reportage en France. […]

 

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