L’article comprend deux mouvements questionnant l’écriture des textes scientifiques. Le premier traite du statut de la subjectivité et de la littérarité de l’écriture et pose la question de la posture énonciative des textes spéculatifs en sciences humaines et sociales. L’objectif consiste à situer ces questionnements dans le cadre d’un procès communicationnel. Le second prend comme pré-texte la pratique cartographique sur le web. Il s’appuie sur l’histoire de l’écriture et s’intéresse au geste intellectuelle qui préside à la pratique d’écriture sur Internet. Il montre que ce processus est en tous points comparable aux pratiques divinatoires qui furent à l’origine de l’écriture, de la rationalité et de la science chez les Sumériens ou les Chinois. (Sachant qu’il ne s’agit pas ici de la divination prédictive relevant de la voyance, mais de la divination déductive relevant de l’observation.) Aussi l’auteur formule-t-il l’hypothèse de la naissance d’une pratique d’écriture divinatoire sur Internet. N’est-ce pas dès lors le caractère composite de cette écriture complexe et hétérogène, de cette technologie intellectuelle qu’il convient désormais de chercher à comprendre ?
Posté par Emmanuël Souchier, mis à jour le 14 avril 2014
