Vendredi 11 mars 2022 - 14:30 au 16:30
La prochaine séance du séminaire conjoint GRIPIC - LabSIC, Communication, cultures et marchés traite de la thématique « Rhétoriques de l’enchantement et masquages énonciatifs » selon Camille Rondot (MCF, GRIPIC) et Amaia Errecart, (MCF LabSIC).
Le numérique au musée : entre masquages énonciatifs et rhétoriques de l’enchantement
Machu Pichu et les trésors du Pérou à la Cité de l’Architecture, les Cités millénaires à l’Institut du Monde Arabe, deux exemples parmi tant d’autres de la présence de plus en plus forte du numérique dans les espaces d’exposition. Dans les deux, se trouve un espace dédié à une « expérience » de réalité virtuelle nécessitant la présence d’un partenaire technologique spécialisé. Cette présence d’acteurs du numérique n’est pas nouvelle et se décline selon de multiples modalités : dispositifs d’aide à la visite comme Nintendo et les guides multimédias du Musée du Louvre, ou encore support d’œuvres comme le proposait déjà le Musée du Petit Palais de Paris et Samsung en 2010 avec l’exposition « Révélations. Une odyssée numérique dans la peinture ». Il s’agira de questionner à travers une approche sémio-discursive les enjeux de la présence des acteurs du numérique dans les institutions culturelles : elle est souvent cachée par un masquage énonciatif ou par une rhétorique de l’enchantement vantant les atouts d’une expérience, souvent caractérisée comme étant extraordinaire.
Camille Rondot est Maîtresse de Conférences en Sciences de l'Information et de la Communication au CELSA et membre du GRIPIC. Dans ses travaux, elle s'intéresse aux formes des médiations des savoirs, culturelles ou encore politiques au sein des médias informatisés. Elle questionne à la fois les transformations apportées par le numérique et la circulation de ces formes.
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Du champ culturel aux industries marchandes : vers un nouveau « grand récit » de l’enchantement ?
Cette communication vise à aborder la notion d’enchantement qui fait aujourd’hui l’objet d’usages extrêmement divers, dans des univers sociaux qui le sont tout autant. Si ses origines puisent dans le champ culturel, qu’il s’agisse de la littérature, de la poésie, des arts en général, comme nous le verrons dans un bref historique de la notion, l'on obsèrve l’émergence d’une véritable rhétorique de l’enchantement au sein même des discours marchands – qu’ils relèvent de la communication institutionnelle, du marketing ou même de la communication de crise.
Cette rhétorique globale, car transcendant les mondes sociaux, qui prend la forme d’un nouveau « grand récit » au sens de Jean-François Lyotard, relève d’un questionnement éminemment politique, révélateur de transformations socio-économiques à l’œuvre, de même que culturelles et idéologiques, dont il s'agira d'esquisser les contours. Lors de cette intervention, il sera également question du cadre méthodologique permettant d’appréhender au mieux l’ingénierie de l’enchantement mise en place par les organisations, dans sa matérialité discursive et langagière.
Amaia Errecart est docteur du CELSA (Sorbonne Université), Maîtresse de Conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Sorbonne Paris Nord, chercheuse au Laboratoire des sciences de l’information et de la communication (LabSIC), responsable du Master Mention Communication des organisations, Parcours Communication des entreprises, des institutions publiques et des associations. Ses recherches portent sur l'analyse des discours institutionnels et organisationnels : rhétoriques, médiations, représentations et formes symboliques à l’œuvre.
Le séminaire aura lieu vendredi 11 mars de 14h30 à 16h30 au Campus Condorcet, Bâtiment de Recherche Sud, salle 3.023 (5, cours des Humanités, Aubervilliers, métro 12, station Front Populaire) et en ligne :
https://us02web.zoom.us/j/89074272117 – ID de réunion : 890 7427 2117