L’adaptation filmique d’une bande dessinée redéfinit l’œuvre initiale qui se métamorphose et se place en perspective pour parler à un spectateur et non plus à un lecteur. L’étude comparée d’une séquence de la bande dessinée Persepolis de Marjane Satrapi – adaptée en 2006 au cinéma par son auteur lui-même et Vincent Paronnaud (prix du Jury à Cannes) – montre comment l’expérience technique et médiologique du film transforme la puissance créatrice de la bande dessinée. La bande dessinée comme le film sont de véritables embrayeurs d’imaginaires mais leur structure de communication convoque différemment le spectaculaire et le spectateur-acteur. La transformation révèle dans quelle mesure, selon un dispositif dense et complexe, les deux médias font émerger des œuvres caractérisées par des stylistiques qui se mêlent et s’anaphorisent.
Posté par Pauline Escande-Gauquié, mis à jour le 11 juin 2014