Cet article analyse les formes de convergence liant, au XIXe siècle, la presse et le monde de la Bourse. En s’attachant particulièrement au roman de Zola, L’Argent, il montre comment le régime périodique s’impose au monde du crédit, en même temps que la banque opère une mainmise complète sur la direction des principaux titres de presse. La réflexion propose dans un second temps de voir dans le roman zolien une représentation à double détente de cette consanguinité du texte périodique et du crédit – deux univers qui ont en commun leur matérialité (le papier), leur publicité (qui donne sens aux transactions), et leur périodicité (la bourse est en soi périodique). Publié en feuilleton dans un journal fameux pour ses chroniques boursières, L’Argent joue à double titre de la confusion des rôles existant entre le financier, « poète du million », et le romancier, qui fidélise les lecteurs pour le compte des banques.
Posté par Adeline Wrona, mis à jour le 14 avril 2014