Les notions de « médiation » et « usage » sont souvent employées dans les recherches en sciences de l’information et de la communication en France. L’objectif principal de cet article est de réflechir sur ces deux notions, afin de faire apparaître, derrière leur « naturelle » évidence, des problèmes, ressources et risques. L’idée de médiation trouve son existence dans les sciences anthroposociales et fournit des outils pour décrire avec une certaine précision les processus d’information-communication ; elle permet de requalifier socialement les dynamiques et régimes de la culture ; elle conduit le chercheur à interroger sa propre place dans la circulation sociale des savoirs. L’idée d’usage entretient un lien historique avec les études de réception des médias réalisées dans la sociologie « administrative » américaine et évoque la fonctionnalité, même si l’on s’emploie à ne pas le réduire à la technique. La (les) médiation(s) et l’usage/use ne se distinguent pas tant par les objets qu’ils considèrent, que par l’effet de perspective qu’ils produisent et la façon très différente dont elles envisagent la place de la communication dans les pratiques informationnelles. On peut donc dire que, dans une perspective communicationnelle, les notions de médiation, de pratique et d’usage travaillent ensemble. Ce qui ne va pas, toutefois, sans tensions et paradoxes.